Robin Lamoureux
L’économie circulaire, ce modèle du futur : l’exemple d’ecocup.
Lorsque l’on schématise le modèle économique actuel dominant, on le détermine ainsi :
Utiliser une matière première, fabriquer un produit, le consommer, le jeter. On parle alors d’économie linéaire. Les failles de ce modèle sont malheureusement sa propension à surexploiter des ressources naturelles, à encourager à la surconsommation et à générer une importante pollution.
L’économie circulaire cherche à rompre avec ce modèle, en proposant une approche bien différente.
Cette approche vise à allonger la durée de vie des produits, à leur partage, leur réutilisation, leur aptitude à être réparés et recyclés. Un modèle donnant donc une valeur à tous les produits en circulation sur le marché et souvent schématisé sous la forme d’économie des 4R : Réduire, Réutiliser, Recycler, Récupérer.
Il s’agit ici non seulement de réduire la consommation de matières premières, mais aussi la quantité de production. Plus simplement, produire moins mais mieux. Que les produits achetés aient vocation à durer longtemps, plutôt que de devenir déchet dès la première utilisation.
On ne réfléchit donc plus en bien consommable, le produit est assimilé au service lié à son usage. L’usage crée la valeur, pas sa consommation, et chaque outil porteur de cette valeur est apte à être réutilisé ou recyclé.
L’entreprise Ecocup a par exemple parfaitement compris ce modèle en choisissant de produire des gobelets consignés et réutilisables lors de manifestations de grande ampleur telles que des festivals, qui devenaient rapidement une montagne de plastique.
On ne fabrique ici plus un gobelet à usage unique qui sera jeté dès lors que la boisson sera finie, mais un gobelet consigné, qui accompagnera le festivalier tout au long de sa soirée ! Enfin, une fois la manifestation terminée, le gobelet est récupéré en échange de la caution ou alors conservé en souvenir.
Enfin, les verres qui ne seraient plus en état de servir peuvent être recyclés pour fabriquer par exemple des cendriers de poche. L’idéal serait bien entendu de pouvoir recycler le plastique de chaque verre pour pouvoir en fabriquer de nouveaux et ainsi créer une boucle infinie.
Selon le secteur d’activité, le schéma des 4R prend une formule différente en intégrant l’aspect « Réparer ». Il s’agit ici de domaines où l’utilisation des produits est plus importante qu’un simple verre de festival. Par exemple Patagonia, a fait le pari suivant : au lieu de créer des équipements peu chers mais qui ne dureraient qu’une saison, pourquoi ne pas créer des équipements, certes plus chers mais qui accompagneraient les utilisateurs sur le long terme ?
L’entreprise d’Yvon Chouinard a ainsi mis a disposition de ses clients un service réparation, ainsi qu’une plateforme eBay afin que ses produits puissent être réutilisés par d’autres personnes.
Notez pour conclure que l’ordre de ces 4R est important, car nulle entreprise de devrait avoir à recycler des produits qu’elle n’était, à la base, pas en nécessité de produire. Ne fabriquons pas ce qui n’est pas utile ou ne durera pas, et n’achetons pas ce dont nous n’avons pas besoin. La démarche ne peut commencer avant d’adopter cet état d’esprit.